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Depuis que l'homme a découvert qu'il pouvait se déplacer sur ses pattes de derrière, il s'en est toujours trouvé
un pour vouloir courir plus vite que les autres. L'invention du moteur à explosion aidant, quoi de plus naturel pour lui que d'enfourcher
une motocyclette pour accélérer le procéssus qui mène au titre, à l'utilité toujours discutable, d'homme
le plus rapide sur terre ? De nombreux chasseurs de temps se sont lancés dans cette traque au kilomètre/heure, certains y ont perdu leurs
illusions, d'autres moins chanceux, la vie. Mais tous on tenté l'aventure avec cette même détermination, pouvant devenir,
pour certains, une véritable obsession. |
C'est ainsi que Honda, fort du succès commercial rencontré par la CB 750, charge en 1970 sa filiale American Honda
de construire un engin capable de décrocher le record de vitesse (alors de 427,200 Km/h). Ainsi naît le Honda Hawk. Propulsé
par deux moteurs de Honda CB 750, muni d'un système d'injection et de compresseurs, le Hawk annonce 300 chevaux. Dès les premiers
essais, le Hawk démontre un potentiel largement au-dessus de la moyenne nécessaire pour s'emparer du titre. Pour q'un record soit
validé, l'engin doit effectuer deux passages, un dans chaque sens. En octobre 1971, Bonnevile est le théâtre d'un premier passage
chronométré à 457 Km/h ! Le temps que les mécaniciens vérifient quelques points de détail et l'oiseau s'élance
pour le retour. Allongé à l'avant du projectile, Jhon McKibben, commence à avoir chaud dans sa combinaison blanche ignifugée,
tandis que dans son dos les huits cylindres tournent à l'unisson, bien refroidis par de la glace. A mi-parcours, le Hawk vient de passer
les 300 Km/h. Le record approche à vitesse grand V. Soudain, sans raison apparente, le bolide de métal fait un bruque écart
de trajectoire. Le pilote tente aussitôt de le rattraper en poussant de toute ses forces sur le guidon. Malgès sa réaction quasi
instantannée, il est déjà trop tard. La lutte, aussi brève qu'inégale, tourne à l'avantage de la machine
qui échappe au contrôle de Jhon. Elle se met à zigzaguer au milieu du lac salé, puis part dans une série impressionnante
de tonneaux. Si le pilote s'en tire avec seulement quelques contusions assorties d'une grosse frayeur, "l'oiseau" coloré a les
ailes complètement froissées. Une importante révision s'impose. A la fin de l'été 1972, les igénieurs de
American Honda Motors lui ont refait une santé et toute l'équipe est de retour à Bonneville. Malgrès l'accident, l'aérodynamique
du Hawk n'a pas subi de transformation notable. Lors de cette seconde tentative, juste après avoir franchi sans problème le cap
des 400 Km/h, l'engin échappe encore au contrôle de son pilote et part dans une nouvelle série de tonneaux. Cette fois encore,
McKibben s'en sort intact. Mais ayant épuisé son budget, l'équipe doit finalement se décider à jeter l'éponge,
au grand soulagement de John, casse-cou peut-être, mais pas suicidaire... |